au-dessus de celui de Despréaux. Je vous embrasse et vous baise tendrement.
1676
585. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
Je[1]vous écris un peu à l’avance, comme on dit en Provence, pour vous dire que je revins ici dimanche, afin d’achever le beau temps et de me reposer. Je m’y trouve très-bien, et j’y fais une vie solitaire qui ne me déplaît pas, quand c’est pour peu de temps. Je vais aussi faire quelques petits remèdes à mes mains, purement pour l’amour de vous, car je n’ai pas beaucoup de foi ; et c’est toujours dans cette vue de vous plaire que je me conserve et que j’ai soin de moi[2], étant très-persuadée que l’heure de ma mort ne se peut ni avancer ni reculer ; mais je suis les conduites ordinaires de la bonne petite prudence humaine, croyant même que c’est par elle qu’on arrive aux ordres de la Providence. Ainsi, ma fille, je ne négligerai rien, puisque je regarde tout[3] comme une obéissance nécessaire. ;
Voilà qui est bien sérieux ; mais voici la suite de mon séjour à Paris de près de quinze jours : vous savez le vendredi ce que je fis, et comme j’allai chez M. de Pompone et vous y écrivis. Nous avons trouvé, M. d’Hacqueville et