que me donne mon inutilité pour votre service ; quelque tour que j’essaye d’y donner, j’en suis humiliée ; vous ne laisserez de m’aimer[1], vous m’en assurez, et je le crois : je penserois comme vous, si j’étois à votre place ; cette manière de juger est fort sûre. Je suis toute à vous ; je ne puis vous rien dire de si vrai[2].
1679
761. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
Parlons-en tant que vous voudrez, ma très-chère, vous aurez vu par toutes mes lettres que je traite ce chapitre très-naturellement, et qu’il me seroit difficile de m’en taire, puisque j’y pense très-souvent, et que si j’ai un degré de chaleur moins que vous pour la belle-sœur[3], j’en ai aussi bien plus que vous pour le beau-frère[4]. Les anciennes dates, les commerces, les liaisons, me font trouver en cette occasion plus d’attachement que je ne pensois en avoir. Ils sont encore à la campagne : je vous envoie deux de leurs billets qu’ils m’écrivirent en renvoyant vos paquets. Voilà[5] l’état où ils sont et leurs
- ↑ 42. « Mais {1734 : mais, ma très-chère) vous ne laisserez pas de m’aimer. » (Éditions de 1734 et de 1754.)
- ↑ 43. Cette dernière phrase manque dans le texte de 1754.
- ↑ Lettre 761 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1. Mme de Vins.
- ↑ 2. Pompone.
- ↑ 3. Dans l’édition de 1754 : « Voilà l’état où ils sont ; se peut-il rien ajouter à la tendresse et à la droiture de leurs sentiments ? Mon estime et mon amitié pour eux sont augmentées par leur malheur ; je suis assez persuadée que le nôtre, etc. »