avoir commencé, car il me faut quatre lignes[1] : Mademoiselle de Grignan, Montgo[2], Gautier, ayez tous pitié de ma fille et de moi. Enfin, ma chère enfant, soulagez-vous, ayez soin de vous, fermez votre écritoire : c’est le vrai temple de Janus ; et songez que vous ne sauriez faire un plus solide et sensible plaisir à ceux qui vous aiment le plus, que de vous conserver pour eux, et non pas vous tuer pour leur écrire[3]. J’embrasse toute votre compagnie[4].
1680
767. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
Dieu vous donne une bonne et heureuse année, ma très-chère, et à moi la parfaite joie de vous revoir en meilleure santé que vous n’êtes présentement ! Je vous assure que je suis fort en peine de vous ; il gèle peut-être à Aix comme ici, et votre poitrine en est malade[5]. Je vous conjure tendrement de ne point tant écrire, et de ne me point répondre sur toutes les bagatelles que je vous écris : écoutez-moi ; figurez-vous que c’est une gazette ; aussi bien je ne me souviens plus de ce que je
- ↑ 42. « Quatre lignes de votre main. » (Édition de 1754.)
- ↑ 43. Abréviation de Montgobert.
- ↑ 44. « …à ceux qui vous aiment, que de vous conserver pour eux, puisque ce seroit vous tuer que de leur écrire. » (Édition de 1754.)
- ↑ 45. Cette dernière phrase ne se trouve que dans l’impression de 1734.
- ↑ Lettre 767. — 1. Ce qui suit,, jusqu’à « Mme de S*** (de Soubise), manque dans le texte de 1734, où on lit seulement : « Je crains bien que vous n’écriviez sans aucune considération de votre état. »