Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/181

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core plus aimable que Mme de Villars ; elle me parla de vous, comme vous connoissant par sa sœur. Je vis Mme Stuart[1] belle et contente. Je vis {{Mlle|d’Epernon[2], qui ne me trouva point défigurée ; il y a[3] plus de trente ans que nous ne nous étions vues ; je la trouve horriblement changée. La petite du Janet ne me quitta point ; elle a le voile blanc depuis trois jours ; c’est un prodige de ferveur et de vocation : je m’en vais en écrire à sa mère. Mais quel ange[4] m’apparut à la fin ! car M. le prince de Conti la tenoit au parloir. Ce fut à mes yeux tous les charmes que nous avons vus autrefois ; je ne la trouve[5] ni bouffie, ni jaune ; elle est moins maigre et plus contente ; elle a ses mêmes yeux et ses mêmes regards : l’austérité, la mauvaise nourriture et le peu de sommeil ne les ont ni creusés, ni battus ; je n’ai jamais

    prieure à trente ans, prieure trois ans après, et elle a été trente-deux ans dans l’une et l’autre de ces deux charges, ayant vécu presque jusqu’à la fin du siècle. » Elle mourut le 24 septembre 1691. Voyez Madame de Longueville, tome I, p. 95 et suivantes, 346, 498 et suivantes. — Le petit membre de phrase qui suit n’est que dans notre manuscrit.

  1. 4. Voyez tome III, p. 470, note 17. — Le manuscrit porte de St-Vast, au lieu de Stuart, confusion qui s’explique aisément.
  2. 5}}. Anne-Louise-Christine de Foix de la Valette d’Épernon, née en 1624, sœur du duc de Candale, fille de Bernard, duc de la Valette d’Épernon, et de Gabrielle de Bourbon (fille légitimée de la duchesse de Verneuil et de Henri IV). Elle entra aux Carmélites en 1648, fit profession en 1649, sous le nom de sœur Anne-Marie de Jésus, et mourut en 1701, à l’âge de soixante-dix-sept ans. Voyez sur toute sa vie et sur les causes de sa retraite aux Carmélites les pages intéressantes que M. Cousin lui a consacrées dans Madame de Longueville, tome I, p. 102 et suivantes ; voyez aussi les Mémoires de Mademoiselle.
  3. 6. Dans le texte de 1754 : « il y avoit, » et à la ligne suivante : « elle me parut, » au lieu de je la trouve.
  4. 7. Mme de la Vallière.
  5. 8. « Je ne la trouvai » (Édition de 1754.)