1680 en Flandre. On ne sait pourquoi cette assemblée de troupes.
Le frère Ange[1] a ressuscité le maréchal de Bellefonds ; il a rétabli sa poitrine entièrement déplorée. Nous avons été voir, Mme de Coulanges et moi, le grand maître[2] qui a pensé mourir depuis quelques jours[3] : sa goutte étoit remontée, une oppression à croire qu’il alloit rendre le dernier soupir, des sueurs froides, une perte de connoissance ; il étoit aussi mal qu’on peut l’être[4]. Les médecins ne le secouroient point : il fit venir le frère Ange, qui l’a guéri, et tiré de la mort avec les remèdes les plus doux et les plus agréables : l’oppression cessa, la goutte se rejeta sur les genoux et sur les pieds, et le voilà guéri[5].
Adieu, ma chère enfant. Je fais toujours cette même vie que vous savez, ou au faubourg[6], ou avec ces bonnes veuves[7] ; quelquefois ici ; quelquefois manger la poularde de Mme de Coulanges, et toujours aise[8] que le temps passe et m’entraîne avec lui, afin de me redonner à vous.
- ↑ 9. Dangeau (tome III, p. 60, 65 et 71) nous apprend que c’était un capucin, et qu’il fut consulté par la Dauphine en 1690.
- ↑ 10. Le duc du Lude, grand maître de l’artillerie.
- ↑ 11. « Depuis quinze jours. » (Édition de 1754.)
- ↑ 12. « Qu’on peut être. » (Ibidem.)
- ↑ 13. « Et le voilà hors de danger. » (Ibidem.)
- ↑ 14. Chez Mme de la Fayette et chez la Rochefoucauld.
- ↑ 15. Nous avons déjà dit. (p. 158, note 25) que Mme de Sévigné donnait probablement les noms de ces veuves dans la lettre du 12 juin suivant : il semble, d’après la lettre précédente, que Mme du Plessis-Bellière pourrait être aussi du nombre.
- ↑ 16. « Fort aise. » (Édition de 1754.)