1680 devroit bien le penser lui-même, et renvoyer[1] toutes les fantaisies ruineuses qui servent chez lui par quartier ; il ne faudroit pas qu’elles dormissent, comme cette noblesse de basse Bretagne ; il seroit à souhaiter qu’elles fussent entièrement supprimées[2]. N’est-il point temps qu’il en soit effrayé, et surtout quand il voit les suites, et sur qui cela tombe ? C’est une pensée bien naturelle que d’avoir regretté les extrêmes dépenses de votre voyage et de votre séjour à Aix ; je ne l’ai pas moins senti que vous. Ordinairement les séjours en province ne sont pas faits à cette intention.
Adieu, ma chère et très-aimable et très-raisonnable : j’admire vos lettres et je les aime[3] ; cependant je n’en veux point ; cela paroît un peu extraordinaire, mais cela est ainsi. Coupez court, faites discourir Montgobert : je m’engage à vous ôter le dessein de m’écrire beaucoup, par la longueur dont je fais mes lettres ; vous les trouverez au-dessus de vos forces, c’est ce que je veux : ainsi ma poitrine sauvera la vôtre. Il me semble que vous avez bien des commerces, quoi que vous disiez ; pour moi, je ne fais que répondre, je n’attaque point ; mais cela fait quelquefois tant de lettres, que les jours de courrier, quand je retrouve le soir une écritoire[4], j’ai envie de me cacher sous le lit, comme cette chienne de feu Madame, quand elle voyoit des livres.
- ↑ 26. « J’ai dit mon sentiment avec assez de sincérité ; il devroit bien renvoyer, etc. » (Édition de 1754.)
- ↑ 27. Ce qui suit, jusqu’à la fin de l’alinéa, ne se trouve que dans notre manuscrit, qui ne donne pas le reste de la lettre.
- ↑ 28. « Adieu, ma très-aimable : j’admire et j’aime vos lettres. » (Édition de 1754.)
- ↑ 29. « Mon écritoire. » (Ibidem.)