1680 rable pour vous[1] ; le reste est un effet d’un tempérament[2] indocile et trop brusque : je fais toujours un grand honneur aux sentiments du cœur ; on est quelquefois obligé de souffrir les circonstances et dépendances de l’amitié, quoiqu’elles ne soient pas agréables[3]. Pauline me mande-que la Gogo[4] l’a mise dans sa chambre par charité ; vraiment je la louerai de cette bonne œuvre. Elle m’en parle elle-même fort plaisamment, disant, après beaucoup de raisons, que la petite circonstance aussi d’être la fille de la maison l’avoit entièrement déterminée à cette belle action. Je lui enverrai un de ces jours de méchantes causes à soutenir à Rochecourbières[5] : puisqu’elle a ce talent, il faut l’exercer. Vous aurez M. de Coulanges, qui sera un grand acteur ; il vous contera ses espérances, je ne les sais pas[6] ; et il craint tant la solitude qu’il ne veut pas même écrire aux gens qui y sont. Grignan est tout propre pour le charmer[7] ; il en charmeroit bien d’autres : je n’ai jamais vu[8] une si bonne compagnie ; elle fait l’objet de mes desirs ; j’y pense sans cesse dans mes allées, et je relis vos lettres en disant, comme à Livry : « Voyons et revoyons un
- ↑ 46. « …malgré tous les chagrins passagers : le fond de Montgobert est admirable pour vous. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
- ↑ 47. « Du tempérament. » (Ibidem.)
- ↑ 48. Les deux phrases qui suivent se lisent seulement dans notre manuscrit.
- ↑ 49. C’est Montgobert que Pauline appelait ainsi dans son langage enfantin.
- ↑ 50. « J’enverrai un de ces jours à Pauline de méchantes causes à soutenir. » (Édition de 1737.) — « J’enverrai un de ces jours à Montgobert de méchantes causes à soutenir à Rochecourbières. » (Édition de 1754.)
- ↑ 51. Ces deux petits membres de phrase : « il vous contera ses espérances, je ne les sais pas, » manquent dans notre manuscrit.
- ↑ 52. « À le charmer. » (Édition de 1754.)
- ↑ 53. Dans notre manuscrit, par erreur : « je n’en ai jamais vu. »