1680 touchée du plaisir de voir partir ce train ; j’étois dans mon lit ; mais je fus fort bien instruite du bruit du départ ; je ne souhaite point qu’il me vienne d’autres visites : j’ai mille choses à faire et à lire, car il ne faut pas parler de lire avec ces créatures-là[1].
Je m’en vais reprendre mes Conversations[2] toutes pleines de votre père. Mais une bonne fois, ma très-chère, mettez un peu votre nez dans le livre de la Prédestination des saints, de saint Augustin, et du Don de la persévérance : c’est un fort petit livre, il finit tout[3]. Vous y verrez d’abord[4] comme les papes et les conciles renvoient à ce Père, qu’ils appellent le docteur de la grâce : ensuite vous trouverez des lettres des saints Prosper et Hilaire, qui font mention[5] des difficultés de certains prêtres de Marseille, qui disent tout comme vous ; ils sont nommés Semi-pélagiens. Voyez ce que saint Augustin répond à ces lettres[6], et ce qu’il répète cent fois. Le onzième chapitre du Don de la persévérance me tomba hier sous la main ; lisez-le, et lisez tout le livre, il n’est pas long[7] ; c’est où j’ai puisé mes erreurs ; je ne suis pas seule, cela me console[8] ; et en vérité je suis tentée de
- ↑ 8. « J’ai mille petites choses à faire, et j’ai à lire, car il ne faut point parler de lire avec cette compagnie-là. » (Édition de 1754.)
- ↑ 9. Voyez les lettres des 15 et 19 juin précédents, p. 458 et 468.
- ↑ 10. Ces trois derniers mots ne sont pas dans le texte de 1737. — Voyez tome V, p. 111 et note 7. Les deux traités sont la réponse de saint Augustin à une lettre de saint Prosper et à une lettre d’Hilaire (non l’évêque d’Arles, mais un saint moine non canonisé), qui sont toutes deux données au commencement du volume.
- ↑ 11. Dans l’avertissement du traducteur.
- ↑ 12. « Ensuite, les lettres de Prosper et d’Hilaire, où il est fait mention, etc. » (Édition de 1754.)
- ↑ 13. « À ces deux lettres. » (Ibidem.)
- ↑ 14. Ces mots : « il n’est pas long, » manquent dans le texte de 1737.
- ↑ 15. « C’est ce qui me console. » (Édition de 1754.) La fin de la phrase, à partir de ces mots, n’est que dans le texte de 1737.