Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/126

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1680 ment et selon la droite raison, M. de Grignan devroit vous faire partir, sans attendre qu’il ait fait tout son cérémonial[1] pour l’arrivée de M. de Vendôme : cela vous jettera dans le mois de janvier, et c’est pour en mourir. M. de Vendôme s’arrête partout : il sera quelques jours à Orléans, cinq ou six à chasser avec l’archevêque de Lyon ; et vous voyez bien qu’à le recevoir, le mener à Aix, revenir[2], ce sont des tours infinis ; et c’est ne vous pas ménager que de retarder votre départ. Voilà ce que mon attention pour votre santé me fait vous écrire ; je souhaite que tout cela soit aussi inutile et aussi mal à propos que la plus grande partie des choses que l’on dit de loin, et que vous ayez déjà pris votre jour pour partir, quand vous lirez cette lettre, comme j’ai reçu[3] à Paris vos craintes que je ne passe l’hiver en Bretagne.


Mon cher Comte, après vous avoir embrassé malgré vos infidélités, c’est à vous que j’adresse ce discours. Votre amitié doit vous donner les mêmes soins et les mêmes pensées qu’à moi.


On dit que Mme  de Schomberg nous quitte[4] et va demeurer au faubourg Saint-Germain. C’est une très-plaisante chose que les préparatifs que l’on fait pour observer la nouvelle liaison de Mmes  de Schomberg et de la Fayette. L’abbé Têtu prétend que cette liaison fera enrager Mme  de

  1. 6. « Qu’il ait achevé son cérémonial. » (Édition de 1754.)
  2. 7. « Revenir ensuite. » (Ibidem.)
  3. 8. « Comme je reçois, etc. » (Ibidem.)
  4. 9. L’ancienne maréchale ne songeait assurément point à quitter sa retraite du faubourg Saint-Antoine (voyez tome II, p. 141, note 7) ; il s’agit donc ici de la jeune (voyez même tome, p. 197, note 3).