1680 enfin avec ceux qui savent vivre, puisse être désormais établi entre elle et moi[1]. Je trouve que la froideur et l’indifférence sont bien marquées entre M. de la Garde et vous, par l’affectation de ne point venir à Grignan quand vous êtes seule, et par celle de prier toute la famille d’aller à la Garde, hormis vous. Je suis très-fâchée de cette séparation, après avoir été si bien et si agréablement ensemble : nous en parlerons.
Je reçois votre lettre du 30e octobre ; c’est fort bien fait d’avancer toujours ses troupes ; je n’ai plus qu’à vous dire, ma fille, qu’il est vrai que je suis ici. Je pris la résolution de partir avec précipitation ; elle a parfaitement réussi. Vous me parlez de la campagne comme d’une solitude ; oui Livry, oui les Rochers ; mais Grignan, je ne vous le passerai jamais sous ce nom : c’est une cour, c’est un mouvement perpétuel, et vous vous reposerez ici. J’approuve fort les fêtes et les jours gras dans notre forêt : vous savez comme j’en use quelquefois[2]. Il me semble que M. de Vendôme abuse bien de votre patience ; il s’amuse et se divertit partout. Vous ne savez point encore si M. de Grignan sera nécessaire à cette première assemblée[3] ; mais ce qui est assuré, c’est que s’il est obligé d’y être, vous ne devez pas l’attendre, quelque différence qu’il y ait
- ↑ 6. Mlle de Méri, sœur du marquis de la Trousse, était d’un caractère difficile, dont une mauvaise santé augmentait l’aigreur. Voyez, entre autres, les lettres du 15 septembre 1679 et du 7 juillet 1680, tome VI, p. 3 et p. 514.
- ↑ 7. « Comme j’en usai l’année passée. » (Édition de 1754.) Voyez tome VI, p. 293 et 294. — Tout ce qui suit, jusqu’à : « Nous faisons achever, etc., » manque dans l’édition de 1737.
- ↑ 8. L’assemblée de 1680 fut ouverte à Lambesc par le comte de Grignan le 4 décembre : voyez la Gazette du 21. Le duc de Vendôme, nous l’avons dit (p. 16, note 8), ne vint en Provence qu’en 1681.