Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/191

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1682 les miennes ; car dans cette occasion vous avez trouvé fait ce que vous vouliez m’inspirer. Nous avons revu aussi M. et Mme  de R**[1]. Ah ! qu’ils sont maigres ! ils nous donneroient une méchante idée de la bonne chère de M. de Vardes, si nous ne la connoissions, et que nous ne connussions aussi la sécheresse de leur tempérament. En vérité, ils sont revenus comme ils étoient partis. Adieu, Monsieur : je vous conserve ici, ou pour mieux dire votre mérite se conserve ici tous les cœurs ; il n’y en a pas un qui ait perdu la moindre chose de tous les desirs de vous servir. Pour moi, je ne change jamais de goût pour des amis comme vous ; on en trouve peu, et je vous mets avec notre cher ami, pour être dignes tous deux de la tendre amitié de ceux qui vous l’ont promise.


de corbinelli.

Je dis, mon ami, la même chose de M. de Toiras, et j’y ajoute qu’il m’a paru tout confit en douceur, en honnêteté, et son extérieur répondant à ses bonnes qualités intérieures, qui se manifestent à tout moment dans ses discours. Je l’ai enfin trouvé, par tout ce que j’ai vu, tel que vous me l’avez dépeint, dont je suis, en vérité, fort aise pour lui et pour tous ceux qui l’aiment, c’est-à-dire, entre autres, pour vous. Mme  de R** m’a dit que vous étiez demeuré en froideur avec Monsieur son père. Rien ne peut-il vous réchauffer pour lui, après l’exemple que je vous donne de ce que j’ai fait pour elle ? Je l’ai vue donc, je lui ai offert mes services, et nous vivrons comme si de rien n’eût été, comme l’on dit. Je fais mon compte de vous aller voir environ vers la Saint-Jean. J’ai donné congé à mon hôte, et je quitte mon logis ; ainsi je me dispose à fuir… c’est-à-dire le monde d’ici, qui est le

  1. 3. M. et Mme  de Rohan.