Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/235

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quand il eut répandu mon sang, et me demanda de vos nouvelles avec une affection pleine, ce me sembloit, de beaucoup de reconnoissance. Ce coup de lancette m’a guérie.

Adieu, Monsieur : vous êtes un aimable ami. J’aurois bien à causer ; mais je ne saurois plus écrire. Quand je vois Praslin[1], toujours : « Comment se porte notre M. de Guitaut ? » Il est impossible de vous oublier. Comment vous trouvez-vous de l’absence de mes petites amies ? La très-bonne, vous l’avez soufferte !

Suscription : Semur en Auxois. À Monsieur, Monsieur le comte de Guitault, chr. des ordres du Roi. À Époisse. À Semur.


* 912. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ, ET DE L’ABBÉ DE COULANGES AU COMTE DE GUITAUT.

À Paris, mardi 20e avril.

Si nous n’avons bien fait nos Pâques, ce n’est vraiment pas la faute du P. Bourdaloue : jamais il n’a si bien prêché que cette année ; jamais son zèle n’a éclaté d’une manière[2] plus triomphante ; j’en suis charmée, j’en suis

  1. 9. Sans doute le marquis de Praslin, le mari de Mlle d’Escars, qui mourut à près de quatre-vingts ans, au mois de décembre 1690. « Il étoit, dit Dangeau, lieutenant général et lieutenant de Roi de Champagne… M. de Praslin, son neveu et son gendre, a la survivance de cette charge-là. Il étoit aussi gouverneur de Troyes. » Voyez tome II, p. 81, note 6.
  2. Lettre 912 (revue sur l’autographe). — 1. Mme de Sévigné avait d’abord écrit : « d’une façon, » puis elle a raturé ces mots, pour écrire au-dessus : « d’une manière. »