Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


putation, il aura raison de se faire honneur de la rupture : il faut sauver sa réputation aussi bien que ses terres. Le raisonnement des politiques me paroît fort bon, et assurément il sera juste[1] par le succès.


922. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Dix jours après que j’eus écrit cette lettre, je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
À Paris, ce 15e décembre 1683[2].

Enfin, après tant de peines, je marierai mon pauvre garçon. Je vous demande votre procuration pour signer à son contrat de mariage. Voilà deux petites lettres d’honnêteté que je vous prie de faire tenir à ma tante et à mon grand cousin[3]. Il ne faut jamais désespérer de sa bonne fortune. Je croyois mon fils hors d’état de pouvoir prétendre un bon parti[4], après tant d’orages et tant de naufrages, sans charge et sans chemin pour la fortune ; et pendant que je m’entretenois de ces tristes pensées, la Providence nous destinoit, ou nous avoit destinés à un mariage si avantageux, que dans le temps où mon fils

  1. 5. « Et il sera assurément juste. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  2. Lettre 922. — 1. Dans notre manuscrit, cette lettre est datée, par erreur, du 8 décembre. C’est le 10 que Bourdaloue prononça l’oraison funèbre dont il est parlé au second alinéa : voyez la note 5. La date du 15 est celle que donne le manuscrit de la Bibliothèque impériale ; c’est aussi à ce manuscrit que nous avons emprunté l’introduction de la lettre.
  3. 2. Mme de Toulongeon et son fils, qui était beau-frère de Bussy. Voyez tome III, p. 146, note 1, et p. 153, note 5.
  4. 3. « Hors d’état d’espérer un bon parti. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)