1684
926. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.
Aurois-je bien été saignée ce matin ? Il me semble que j’ai senti quelque légère foiblesse. Vous verrez que c’est cela ; comme je me porte bien présentement, je veux croire que vous êtes de même[1]. Ainsi je vous attendrai mardi paisiblement avec ma nièce[2] pour examiner à fond notre beurre de Bretagne.
927. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CORBINELLI AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.
Je ne suis point en Bretagne, Monsieur, je suis encore à Paris, et j’y serai encore quelque temps. Je m’amuse à regarder le dénouement de plusieurs affaires qui décident du départ de ma fille. Si elle s’en va, je la suivrai de près, c’est-à-dire en prenant une route toute contraire. Si elle ne s’en va point, je ferai la belle action de la quitter, parce que mille raisons me forcent d’aller en Bretagne. Voilà ce qui me regarde, ce qui touche notre amitié ; et notre commerce ne vous déplaira pas, puisque je déclare qu’en quelque lieu que je sois, je conserverai pour