1684 prise : elle nous portoit tous sur ses épaules, tous nos discours lui déplaisoient ; elle a bien secoué le joug du P. Moret[1] ; mais n’en pas dire un mot au Coadjuteur, cela est étrange ; a-t-elle emmené Cocole ? Qu’est devenu Champagne ? Qui est-ce qui l’a menée ?
Je crains bien que notre mariage ne se rompe par les raisons d’intérêt que vous me dites ; ce ne sera jamais de mon consentement ; et si l’on veut donner à ronger l’espérance d’un duc qui ne viendra point, Mlle d’Alerac a bien l’air d’en être la victime et la dupe : je souhaite la santé du Coadjuteur par plusieurs raisons, celle-là est la seconde. Où sont ces petits oiseaux qui s’en étoient envolés au Puy ? Vous me direz la suite. Que je vous plains, ma fille, d’avoir à rebâtir votre château ! quelle dépense hors de saison ! Il vous arrive des sortes de malheurs qui ne sont faits que pour vous ; je les sens peut-être plus encore que vous ne les sentez. Si la Providence vouloit vous récompenser, cela seroit aisé en donnant une bonne volonté à celui à qui vous avez demandé du secours. Vous m’affligez de me dire que le grand maître[2] a une côte rompue ; enfin, sa chasse s’est tournée contre lui, comme la messe de cette pauvre marquise de Cœuvres s’est tournée contre elle. Il y a dix endroits dans votre lettre qu’il faudroit envoyer à Fontevrault, s’ils étoient mêlés avec des louanges de l’abbé Têtu. Vraiment, c’est une folie que le bien que vous dites de mes lettres : je vous le dis sincèrement, je ne comprends point quelle est votre
- ↑ 3. Célèbre directeur de l’Oratoire. (Note de Perrin.)
- ↑ 4. Le duc du Lude, grand chasseur comme sa première femme (voyez une note de Saint-Simon au Journal de Dangeau, tome I, p. 214) ; il mourut au mois d’août suivant.
Révolution ; Mme de Ségur en a été la dernière abbesse. Une ferme assez vaste a gardé le nom d’abbaye, et l’on trouve dans les divers corps de bâtiments des restes assez curieux de l’ancien monastère.