Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/301

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1684 elle n’est point cela ; avec le temps je dirai peut-être, elle est cela. Elle vous fait mille jolis compliments, elle souhaite d’être aimée de nous, mais sans empressement ; elle n’est donc point empressée : je n’ai que ce ton jusqu’ici ; elle ne parle point breton, elle n’a point l’accent de Rennes.

J’approuve fort de ne mettre autour de mon chiffre que Madame de Sévigné. Il n’en faut pas davantage : on ne me confondra point pendant ma vie, et c’est assez.

Je serai fort aise d’avoir ce petit amusement[1]. M. de Coulanges songe déjà au bois doré ; ainsi la dépense est bien médiocre ; je n’ai pas besoin que vous m’aidiez. Mon Dieu, ma chère, qu’il fait beau ! et que je vous plains de n’être point à Livry, puisque je vous ai donné ma folie pour la campagne ! vous savez pourtant que je ne l’ai jamais mesurée avec le plaisir d’être avec vous : ma plus grande passion pour Livry ne portoit que deux jours en votre absence ; et puisqu’une fois Mlle d’Alerac nous fit tous revenir le premier jour d’octobre, je ne vous quitterois pas quand vous gardez notre Coadjuteur. Enfin Dieu a disposé de ma destinée, et dans peu de jours j’aurai plus de campagne que je n’en voudrai. Je mets sur mon compte toutes vos bontés pour Corbinelli ; il n’est pas de mauvaise compagnie, non plus que Mme de la Fayette : joignez-vous à ces deux personnes, et jugez combien je dois être gâtée sur le bon goût ; je le suis bien aussi. Je n’ai encore vu ni princesse[2], ni Marbeuf ; la princesse est en dévotion, la Marbeuf pleure une jeune nièce de dix-sept ans, belle, riche, de bonne maison ; je la vis un enfant[3] l’autre voyage ; elle étoit devenue aima-

  1. 7. De la chaise en tapisserie. Voyez p. 289, note 3.
  2. 8. La princesse de Tarente.
  3. 9. Tel est le texte de la plus petite des deux éditions de 1754 : l’autre porte « une enfant, » au féminin.