Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/388

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de charles de sévigné à madame de grignan .

En un mot, ma belle petite sœur, nous sommes si fatigués, si importunés de la longueur du mal de ma mère, et de toutes les trahisons que sa jambe nous a faites, que moi-même je l’envoie à Rennes, où les capucins du Louvre ne la perdront pas de vue. Sa jambe se désenfle et se guérit à vue d’œil ; mais nous avons été si souvent attrapés, et cette guérison si souhaitée a si souvent fait comme le papillon de Polichinelle, qu’enfin, pour terminer vos inquiétudes et les nôtres, et pour éviter tous les scrupules qu’on pourroit avoir, nous l’envoyons à la source de toute habileté. Vous savez que le parfait ménage demeure ici avec le bien Bon.


1685

*959. — DE CHARLES DE SÉVIGNÉ
AU R. P. DOM IGNACE[1].

Ce vendredi saint au soir[2].

Je n’ai jamais prétendu, mon Révérend Père, faire cesser la fondation de notre maison dans votre église de Vitré ; mais comme je suis encore fort nouveau dans mes affaires, je croyois qu’il fût à mon choix de payer les cent francs que je dois, ou en un seul terme ou en deux, pourvu qu’ils fussent payés régulièrement. Je vous supplie, mon Révérend Père, d’excuser mon ignorance, qui est cause que votre demi-année[3] n’a pas été payée au temps de l’échéance : elle le sera incessamment

  1. Lettre 959 (revue sur l’autographe). — 1. Il y avait à Vitré un couvent de bénédictins, fondé au onzième siècle ; on y a établi la mairie, le tribunal et la sous-préfecture.
  2. 2. En 1685, le vendredi saint était le 20 avril.
  3. 3. Dans l’autographe : « demie année. »