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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/453

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1685 gnan, qui n’est guère moins pétulant que lui, avec tout le respect qu’on lui doit. Nous eûmes hier ici la bonne princesse de Tarente ; elle a. bien moins de grandeur que Mme la présidente de Cor… il s’en faut beaucoup qu’elle ne soit aussi jalouse de son rang que cette présidente, laquelle a pleuré comme un enfant, aux états, parce que le premier président de la chambre des comptes a voulu avoir un fauteuil, aussi bien que son mari. Je viens d’écrire à toutes les présidentes à mortier de Paris, pour leur dire qu’elles ne connoissent point leurs priviléges, et qu’elles viennent les apprendre en ce pays-ci.


de madame de sévigné.

Il faut que je raccommode ce bel endroit où pour louer la beauté de ma jambe, il vous assure de son embonpoint ; je vous dis, moi, qu’elle est de fort belle taille, et qu’elle ressemble en tout à sa compagne. Nous nous promenons le matin, cette heure me plaît, et le soir encore, sans que ma jambe en soit plus émue : si je mentois, Coulanges vous le diroit bientôt ; car nulle vérité ne demeure captive avec lui. Il est toujours trop joli, et tellement vif et plaisant, et des imaginations si surprenantes, que je ne m’étonne point qu’on l’aime dans tous les lieux où l’on aime la joie. Il tourne en ridicule trop joliment toutes les sottises des états, et la gloire d’une présidente de Cor…, que vous avez connue, et qui est effectivement une chose rare. J’ai vu votre folle Provençale ; je trouve son accusation bien hardie : vous m’en direz la suite. Le bien Bon vous rend toutes vos amitiés ; et votre pauvre frère, qui ne se porte pas trop bien encore, vous embrasse et vous prie de le plaindre. Il dit que le pays où je le laisse est moins propre à le consoler de moi, que celui où je vous laissois ; il a raison, ma très--