Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/462

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1685 reconduire jusqu’à la porte qui va à Vitré. Nous y étions tous, en attendant nos lettres de Paris ; elles vinrent, et nous lûmes la vôtre[1], le petit Coulanges jurant qu’il y en avoit la moitié pour lui ; en effet, vous ne l’aviez pas oublié ; mais ils crurent, comme moi, que c’étoit pour rire que vous nommez Belesbat[2] pour la princesse[3] ; il fallut repasser sur ces endroits, et quand nous vîmes que {{M.|Chupin[4]le proposoit sérieusement, et que les Montausiers et Mme de Béthune l’approuvoient, je ne puis vous représenter notre surprise ; elle ne cessa que pour faire place à l’étonnement que nous donna la tolérance de cette proposition par Mlle d’Alerac. Nous convenons de la douceur de la vie et du voisinage de Paris ; mais a-t-elle un nom et une éducation à se contenter de cette médiocrité ? Est-elle bien assurée que sa bonne maison suffise pour lui faire avoir tous les honneurs et tous les agréments qui ne seront pas contestés à Mme de Po-

  1. 10. Toute la fin de l’alinéa, à partir des mots : « le petit Coulanges, » manque dans l’impression de 1754.
  2. 11. Charles-Paul Hurault de l’Hôpital, comte de Beu, seigneur de Belesbat ; il mourut le 15 février 1706. Il était neveu de l’abbé de Belesbat. « Sa mère, dit Saint-Simon (tome V, p. 143), étoit sœur de Brégy et belle-sœur de Mme de Brégy. La sœur de son père étoit cette Mme de Choisy, mère de l’abbé de Choisy, si avant dans le monde et si instruite de toutes les intrigues de la cour. Ces deux femmes avoient mis Belesbat à la cour et dans le monde. C’étoit une manière d’éléphant pour la figure, une espèce de bœuf pour l’esprit, qui s’étoit accoutumé à se croire courtisan, à suivre le Roi dans tous ses voyages de guerre et de frontières, et à n’en être pas plus avancé pour cela. Ses pères étoient de robe ; il ne fut ni robe ni épée, se fit assez moquer de lui, et ne laissoit pas quelquefois de lâcher des brutalités assez plaisantes. Il avoit fort accommodé le jardin de Belesbat, près de Fontainebleau, où les eaux et les bois sont admirables, et s’y étoit fort incommodé. Il mourut vieux, sans avoir été marié. Sa sœur étoit mère de Canillac. »
  3. 12. Mlle d’Alerac.
  4. 13}}. Serait-ce le même que le M. Chapin du tome VI, p. 109 ?