Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/473

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1685 qui l’on fût excusable de ne se pas trouver avec tous ces amis-là. Pour moi, si j’avois été averti quinze jours avant que vous y soyez arrivée, je n’aurois-pas manqué de m’y rencontrer, et de m’en revenir ici sans aller à Paris, pour vous montrer l’extrême envie que j’ai de vous voir, en faisant cent lieues pour cela.


à corbinelli.

Le voyage du maréchal d’Humières en Angleterre l’a fait grand maître de l’artillerie ; ce n’est pas qu’il ait fait parler pour lui Sa Majesté Britannique, car cela lui auroit fait donner l’exclusion plutôt que de lui servir ; mais le roi d’Angleterre a témoigné au Roi, en général, tant d’estime et tant d’amitié pour Humières, que Sa Majesté a cru faire plaisir à ce prince en cette rencontre. J’en suis fort aise pour l’intérêt de mon parent et mon ami.

Nous fùmes deux heures avec Madame votre sœur[1] le premier de ce mois. Nous lui trouvâmes un air d’abbesse bien plus que de supérieure de couvent : nous lui trouvâmes un esprit ferme, aisé et naturel ; et comme si nous eussions été en commerce depuis longtemps, elle se plaignit à moi de votre indifférence pour elle et pour être de bonne compagnie, je demeurai d’accord qu’elle avoit raison.


à madame de sévigné.

Je reviens à vous, Madame, pour vous dire que votre grand cousin[2] vous a écrit assurément, mais qu’il ne faut pas laisser de le manger jusqu’aux os, et d’autant plus qu’il ne demande pas mieux.

  1. 2. Voyez tome I, p. 559, note 1.
  2. 3. De Toulongeon.