Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/479

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1679 croire, espérer sa protection après les morts du chancelier[1] et du Coigneux[2]. Celle de l’Épine (puisqu’Épine y a) auroit encore été placée plus à propos un mois ou deux avant l’arrêt de Talon[3] ; car il s’est servi de la supposition de cet enfant pour émouvoir les juges ignorants et les foibles.

Je sus d’abord la mort de M. Voisin[4], et j’en fis compliment à notre ami[5]. Je savois bien ce qu’il pensoit là-dessus, et je lui aurois parlé à cœur ouvert si je lui avois parlé tête à tête ; mais je lui écrivis que je prenois à cette perte toute la part qu’il y pouvoit prendre. Il me manda en galant homme que quoique le Seigneur, en lui ôtant son beau-frère, ne lui eût pas ôté toute consolation, il avoit pourtant été plus touché de cette perte qu’il ne croyoit, par le genre de cette mort fort subite, par le spectacle et par la douleur extrême de toute sa famille. Voilà parler comme il faut d’un tel événement, et non pas comme Mme de Scudéry, qui me mandoit que quoique

  1. 5. Voyez la lettre de Bussy du 6 novembre 1677, tome V, p. 384.
  2. 6. Le président le Coigneux mourut le 24 avril 1686, et on lit à cette date dans le Journal de Dangeau : « Le président le Coigneux mourut à Paris ; il étoit second président du Parlement ; il avoit été marié trois fois. Sa première femme étoit veuve de M. Galand, et par sa mort les créanciers de M. Galand profiteront beaucoup ; il épousa en secondes noces une sœur du feu maréchal de Rochefort ; sa troisième femme, qui vit encore, étoit nièce du feu duc de Navailles et fille de l’aîné de la maison. » — Jacques le Coigneux, marquis de Plailly, etc., était le frère aîné de Bachaumont.
  3. 7. C’est l’avocat général Talon que l’arrêt du Parlement mentionne comme ayant porté la parole dans l’affaire de la Rivière et de Mme de Coligny.
  4. 8. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « du jeune Voisin. » En marge, et d’une autre main, on lit cette note « Omer-Louis Voisin, mort le 6 septembre 1685. »
  5. 9. En marge et d’une autre main, toujours dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « Chrétien-François de Lamoignon, mari de sa sœur et son héritier. »