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1686

989. — DE CORBINELLI ET DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

À Paris, ce 6e avril 1686.

de corbinelli.

Votre lettre, Monsieur, et la réponse de la fausse Créancé nous ont fort réjouis[1], Mme de Sévigné et moi ; elles sont fort agréables. Ce qui nous a le plus surpris, c’est la tranquillité d’esprit dont sortent ces jolies pensées et ces amusements, comme vous les appelez. Vous avez raison de dire que c’est par là que vous corrigez les duretés de la fortune. Il faut pourtant ajouter que le tempérament et la disposition de l’esprit y contribuent beaucoup : sans cela les duretés triompheroient des amusements. Je ne vous plains donc guère d’être à la campagne, puisque vous êtes avec vous, qui est la meilleure compagnie que vous puissiez avoir, et que vous n’êtes point dans l’agitation où je vois presque tous les courtisans.

Le P. Rapin nous dit hier que le P. de la Chaise étoit bien disposé pour faire avoir une abbaye de trois ou quatre mille livres de rente à Monsieur votre fils.


de madame de sévigné.

Un peu de rhumatisme, un peu de vapeurs du carême

  1. Lettre 989. — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : «  « diverti », sans accord — Voyez dans la Correspondance de Bussy, tome V, p. 521, la lettre de Bussy à Corbinelli, du 15 mars 1686 (datée d’Autun dans notre manuscrit, de Chaseu dans celui de la Bibliothèque impériale) ; et même tome, p. 462, 467, 494, 495, les lettres de Bussy à Mmes de Créancé et de Montjeu, et les réponses que Mme de Coligny s’amusa à écrire au nom de ces deux dames.