Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/509

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1686 l’Académie) destitua pour un prétendu vol de leur dictionnaire. L’abbé en demanda justice au Roi, qui le renvoya au Parlement. On m’a envoyé deux factums qu’il a faits contre ses parties, qui voulant toujours demeurer ses juges, ne se sont point encore défendues[1]. Je suis fâché de son aventure, car il a de l’esprit ; mais je suis fâché aussi de l’emportement qu’il a dans son dernier factum contre notre ami Benserade et contre la Fontaine et c’est pour le redresser là-dessus que je lui écris la lettre dont je vous envoie la copie[2] ; j’ai cru devoir cela à la justice et à l’amitié ; mandez-m’en votre sentiment et celui de nos amies. Ne viendrez-vous plus en Bourgogne, Monsieur ? Si je vous tenois ici un mois de cet été, je suis assuré que vous ne regretteriez point Paris, et que même après cela, vous le trouveriez meilleur que si vous n’en étiez point sorti. Vous connoissez la situation de Chaseu ; Mme de Sévigné en fut charmée : je l’avois embellie depuis que vous n’y aviez été, et j’y ai encore travaillé depuis qu’elle y fut[3]. Je me trouve mieux dans mon pays, où je suis fort distingué, que d’être confondu à Paris et abîmé à Versailles.

  1. 3. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale il y a défendus, au masculin.
  2. 4. Le manuscrit de la Bibliothèque impériale ajoute ici : « Montrez-la, si vous le jugez à propos ; mais ne la donnez point. » À la fin de la phrase, après « nos amies, » il ajoute encore : « J’écris à notre cousine d’Allemagne ; je vous supplie de donner encore ce paquet à notre correspondant, afin qu’il l’envoie avec la caisse que je vous ai envoyée pour elle. »
  3. 5. Voyez la lettre du 3 septembre 1677, tome V, p. 307.