Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/79

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1680 mais enfin il faut croire que puisque vous étiez sur votre petit lit, vous aviez trouvé le moyen de fendre la presse. Montgobert ne m’a point écrit, et vous me parlez fort légèrement de votre santé : il falloit me dire si vous vous guérissez des remèdes que vous avez faits, et si cette maigreur sur votre maigreur ordinaire ne vous laissera pas au moins comme vous étiez. C’est un malheur étrange que ce qui vous est bon pour un mal, vous en fasse un autre : cela modère les joies que l’on peut avoir d’ailleurs.

Nous avons présentement une compagnie avec laquelle nous faisons un grand usage de notre raison et de notre raisonnement : vous savez comme je sais bien écouter, grâce à Dieu et la vôtre, comme on dit en ce pays. J’ai perdu, à force de vous écouter, la grossière ignorance sur bien des choses : c’est un plaisir qui se fait sentir dans les occasions. Nous avons eu ici une petite bouffée d’hombre et de reversis ; le lendemain altra scena[1]. M. de Montmoron[2] arriva ; vous savez qu’il a bien de l’esprit ; le P. Damaie[3], qui n’est qu’à vingt lieues d’ici ; mon fils,

    sible de voir… Ce bâtiment étoit comme divisé en deux halles différentes, qui cependant ne composoient qu’une seule et même enceinte et étoient contiguës. Elles avoient cent trente pas de longueur sur cent de largeur. Neuf rues tirées au cordeau, et qui se coupoient les unes les autres à angles droits, les partageoient en vingt-quatre parties. Les loges qui formoient et bornoient ces rues étoient composées d’une boutique au rez-de-chaussée, et d’une chambre ou petit magasin au-dessus… Au bout d’une des halles étoit une chapelle où l’on disoit tous les jours la messe pendant la durée de la foire. Les rues étoient distinguées par les noms des différents marchands qui y étaloient ; ainsi il y avoit la rue aux Orfévres… la rue aux Peintres… etc. » (Dictionnaire de Paris par Hurtaut et Magny.)

  1. 3. « Autre scène. »
  2. 4. Voyez tome II, p. 423, note 3.
  3. 5. L’ancien prieur de Livry, sans doute voyez tomes III, p. 474 ; V, p. 18, et la lettre suivante, p. 80.