Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/18

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La convalescence du Roi en si peu de temps, après une telle opération, est un ouvrage de la même main qui l’a conduit dans toute[1] sa vie. Je vous envoie le compliment que je lui ai fait[2].


1687

1010. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.

Ce 27e janvier 1687.

Si cette lettre vous fait quelque plaisir, comme vous voulez me flatter quelquefois que vous aimez un peu mes lettres[3], vous n’avez qu’à remercier M. le chevalier de Grignan de celle-ci : c’est lui qui me prie de vous écrire, Monsieur, pour vous parler et vous questionner sur les eaux de Balaruc[4]. Ne sont-elles pas vos voisines ? pour quels maux y va-t-on ? est-ce pour la goutte ? ont-elles fait du bien à ceux qui en ont pris ? en quel temps les prend-on ? en boit-on ? s’y baigne-t-on ? ne fait-on que plonger la partie malade ? Enfin, Monsieur, si vous pouvez soutenir avec courage l’ennui de ces quinze ou seize questions, et que vous vouliez bien y répondre, vous ferez

    Vers un malade qui languit,
    Et semble-t-elle pas bien laide,
    Quand elle vient, tremblante et froide,
    Prendre un homme dedans son lit ?


  1. 5. Le mot toute est écrit en interligne d’une autre main.
  2. 6. Voyez tome VII, p. 534, note 13.
  3. Lettre 1010 (revue en partie sur un fac-similé de l’autographe). — 1. Mme de Sévigné avait d’abord écrit : « que vous les aimez un peu, » puis elle a effacé les et a ajouté mes lettres dans l’interligne, à la fin du membre de phrase.
  4. 2. Village à six lieues de Montpellier. Il y a des sources d’eaux sulfureuses thermales.