La convalescence du Roi en si peu de temps, après une telle opération, est un ouvrage de la même main qui l’a conduit dans toute[1] sa vie. Je vous envoie le compliment que je lui ai fait[2].
1687
1010. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.
Si cette lettre vous fait quelque plaisir, comme vous voulez me flatter quelquefois que vous aimez un peu mes lettres[3], vous n’avez qu’à remercier M. le chevalier de Grignan de celle-ci : c’est lui qui me prie de vous écrire, Monsieur, pour vous parler et vous questionner sur les eaux de Balaruc[4]. Ne sont-elles pas vos voisines ? pour quels maux y va-t-on ? est-ce pour la goutte ? ont-elles fait du bien à ceux qui en ont pris ? en quel temps les prend-on ? en boit-on ? s’y baigne-t-on ? ne fait-on que plonger la partie malade ? Enfin, Monsieur, si vous pouvez soutenir avec courage l’ennui de ces quinze ou seize questions, et que vous vouliez bien y répondre, vous ferez
- ↑ 5. Le mot toute est écrit en interligne d’une autre main.
- ↑ 6. Voyez tome VII, p. 534, note 13.
- ↑ Lettre 1010 (revue en partie sur un fac-similé de l’autographe). — 1. Mme de Sévigné avait d’abord écrit : « que vous les aimez un peu, » puis elle a effacé les et a ajouté mes lettres dans l’interligne, à la fin du membre de phrase.
- ↑ 2. Village à six lieues de Montpellier. Il y a des sources d’eaux sulfureuses thermales.
Vers un malade qui languit,
Et semble-t-elle pas bien laide,
Quand elle vient, tremblante et froide,
Prendre un homme dedans son lit ?