Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/234

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Monsieur de Carcassonne(7) comme un vrai corps sans âme, manquant d’esprits, et surtout du nerf de là guerre. Je pense que le Coadjuteur n’en manque pas moins eh, mon Dieu ! que veulent-ils faire ? mais je ne veux pas en dire davantage ; il seroit à propos seulement que cela finît et qu’on vous ôtât le bruit et l’embarras dont vous êtes incommodée.

Le pauvre Jarzé est mort de sa blessure, à ce qu’on dit(8). Le siège de Philisbourg sera bientôt fini, et vous serez ravie que votre fils y ait été ; c’est comme ce voyage de Candie(9). La marquise d’Uxelles est assez insensible à la joie d’une blessure qu’a reçue son fils (10): ils ne sont ni parents, ni amis ; nous ne sommes pas assez heureuses ou assez malheureuses pour être de même. Cette marquise(11) a des soins de M. de la Garde dont vous vous sentirez ; elle a les lettres qu’on écrit à l’ambassadeur de Venise, et ces lettres sont admirables(12). Il a fait un horrible temps (13) ces jours passés ; mais comme il dérangeoit un peu les desseins du prince d’Orange, tout le monde en étoit ravi. Je ne crois pas que le che-

7. L’évéque de Carcassonne et le coadjuteur d’Arles ajoutaient à leurs frais un nouveau corps de logis au château de Grignan ; Mansart avait fourni les dessins. Voyez le troisième alinéa de la note 2, à la page 295 de la Notice. Voyez encore la lettre du 22 décembre suivant. 8. Cette nouvelle était fausse. Voyez la première lettre du 1er novembre suivant, p. 236 9. Sur le voyage de Candie de Charles de Sévigné, voyez tome I, p. 525 10. « A la joie d’une légère blessure que son fils a reçue. » (Édition de 1754.)- Voyez la lettre précédente, p. 223 . 11. Voyez tome IV, p. 524.– On a déjà observé que Mme d’Uxelles étoit dans un commerce réglé de nouvelles avec M. de la Garde. (Note de Perrin, 1754.) 12.« Et qui sont admirables.(Édition de 1784.) 13. "Un temps horrible "(Ibidem)