Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/237

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Monsieur le chevalier a un peu mal à la main droite il ne vous écrira pas longtemps; je m’offre d’être son secrétaire. Voilà des lettres de notre petit homme(5),du 22è octobre. Vous devez beaucoup espérer du soin qu’on a de vous le conserver. Vous voyez comme la fanfaronnade de ces deux volontaires a été punie(6):il vaut mieux être sage. Écrivez à M. Courtin : son fils est mort, et par les nôtres, qui lui ont donné les coups mortels, le croyant, la nuit, un des ennemis(7). Adieu, ma très-chère et trop aimable : j’étois hier chez Mme de la Fayette ; Madame la Princesse y vint ; on avoit conté auparavant qu’un courtisan avoit dit au Roi « Sire, vous prenez des loups comme Monseigneur, et il prend des villes comme vous(8).» Quand nous n’aurons plus Philisbourg sur nos épaules(9), nous

5. " De votre enfant. » (Édition de 1754.) 6.« Monseigneur a envoyé au Fort-Louis MM. de Bouligneux et Damanzé, qui s’étoient trouvés à l’attaque de l’ouvrage à corne, contre l’ordre que Monseigneur a établi, que les volontaires n’iront qu’avec les régiments où ils sont incorporés. » (Journal de Dangeau, au 27 octobre 1688.) 7. Vauban raconte aussi cette mort dans la lettre écrite à Louvois, le 23 octobre « Le pauvre M. Courtin est mort en bon chrétien et en véritable homme de bien; je suis aussi touché de sa perte que si c’étoit mon propre fils. Cela sera cause que je ne me chargerai jamais de gens de condition en pareille affaire. » Lettres militaires, tome V, p. 102. (Note de édition de 1818.) -Voyez aussi le Journal de Dangeau, au 27 octobre. 8« Comme Votre Majesté. » (Édition de 1754.) -« Sa Majesté court quelquefois le loup avec les chiens de Monseigneur, et le P. V. (sans doute le Premier Veneur) a écrit sur cela, en mandant des nouvelles :« Le Roi prend présentement des loups comme Monseigneur, « et Monseigneur prend des villes comme le Roi. » (Journal de Dangeau, 6 novembre 1688.) -"Monseigneur alla courre le loup "est une mention qui se retrouve à peu près à toutes les pages de ce journal. 9.« Sur les épaules. » (Édition de 1754.)