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celui de Philisbourg; c’est une date admirable, c’est la première campagne de Monsieur le Dauphin ne seriezvous pas au désespoir qu’il fût seul de son âge qui n’eût point été à cette occasion, et que tous les autres fissent les entendus ? Ah mon Dieu ne parlons point de cela, tout est à souhait. Mon cher Comte, c’est vous qu’il en faut remercier je me réjouis de la joie que vous devez avoir; j’en fais mon compliment à notre Coadjuteur voilà une grande peine dont vous êtes tous soulagés. Dormez donc6, ma très-belle, mais dormez sur notre parole. Si vous êtes avide de désespoirs, comme nous le disions autrefois, cherchez-en d’autres, car Dieu vous a conservé votre cher enfant nous en sommes transportés, et je vous embrasse dans cette joie avec une tendresse dont je crois que vous ne doutez pas.

1 08 1 DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRICNAN.

A Paris, ce mercredi 3° novembre.

Votre cœur doit être bien à son aise vous ne recevrez plus de lettres qui ne vous assurent de la santé de votre cher enfant. Laissez-vous aller un peu à la douceur de n’être plus dans les transes et dans les justes frayeurs i d’un péril qui est passé; songez au plaisir qu’aura votre 4. « Ali ne parlons point de cela, tout est à souhait. C’est vous, mon cher Comte, qu’il en faut remercier. » (Édition de 17S4O Voyez ci-après les lettres du 3o novembre et du 6 décembre suivants.

5. « Ma fille, dormez donc, » (Édition de 1737.)

Lettre 1081. 1. « Dans les transes et les justes frayeurs. » (Édilion de 1754.)