Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/299

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

bourg : vous aviez une bonne armée, des bombes, du canon, et Vauban. Je ne vous en fais point aussi sur ce que vous êtes brave : c’est une vertu héréditaire dans votre maison ; mais je me réjouis avec vous de ce que vous êtes libéral, généreux, humain, et faisant valoir les services de ceux qui font bien : voilà sur quoi je vous fais compliment[1].» Tout le monde aime ce style, digne de M. de Montausier et d’un gouverneur.

Vos carmélites m’ont dit encore mille douceurs pour vous ; [2] la balle n’a pas mal été encore aujourd’hui[3] ; mais Mme de Coulanges tenoit son coin. De là nous avons été voir cette petite femme[4], qui va être trop heureuse, si elle a l’esprit de le sentir. Mon carrosse est venu me prendre à cinq heures chez Mme de la Fayette ; on m’a dit que Monsieur le chevalier étoit revenu, et je suis courue ici ; j’ai passé seulement chez M. de la Trousse, qui est arrivé, et qui ne se porte point bien du tout: il est fort maigre. Adieu[5], ma très-chère et trés-aimable : je n’ai point changé pour vous depuis hier au soir.



168S

293

  1. 5. « Je vous fais mon compliment. s {Édition de 1754.)
  2. 7. « Nos carmélites m’ont dit mille douceurs pour vous. » (Ibidem.)
  3. 8. Voyez la lettre du 19 novembre précédent, p. 274
  4. 9. La veuve de Saint-Aubin. Cette phrase n’est pas dans l’impression de 1737.
  5. 10. « Mon carrosse est venu me chercher à cinq heures, et l’on m’a dit que Monsieur le chevalier étoit de retour; je suis courue ici; j’ai passé seulement chez M. de la Trousse, qui est arrivé. Adieu, etc. » (Édition de 1787.)