Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/32

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l’épée sous le nom de comte de Coligny, efface votre petit-neveu.

Je ne me lasserai jamais d’aimer la belle Madelonne, ni de[1]vous le dire.

Dès que je sus la mort du maréchal de Créquy, je donnai le gouvernement de Lorraine au maréchal de Lorges ; je ne sais si j’aurai bien deviné, mais enfin c’est un pauvre diable de qualité à qui le Roi a donné des honneurs, mais qui n’a de solide que le bien que lui apportera la fille du laquais qu’il a épousée[2]

Le Roi a bon esprit et juge bien de toutes choses ; cependant les bonnes lettres que je lui écris ne m’attirent rien de bon de sa part. Dieu y pourvoira s’il lui plaît.

L’aimable Coligny vous embrasse et vous serre de tout son cœur.


1687

* 1014. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À D’HERIGOYEN.

À Paris, ce 26e février 1687.

J’ai respiré, Monsieur d’Herigoyen, en lisant votre lettre. Premièrement j’ai trouvé une lettre de change qui m’a fait grand plaisir, et ensuite une espérance qu’après tant de chagrins et de peines, vous nous remettrez notre pauvre terre en bon état. Je viens d’écrire forte-

    Chauvet en Poitou, fils de Jean de Coligny et de Anne-Nicole Cauchon de Maupas, frère de la jeune marquise de Nesles (voyez la lettre du 29 novembre 1688), se démit de ses bénéfices, et prit le parti des armes ; il devint mestre de camp de cavalerie en décembre 1690, et mourut le dernier des Coligny, le 14 mai 1694, à l’âge de trente-deux ans. Il avait épousé le 5 mars 1690 Marie-Constance-Adélaïde de Madaillan de Lesparre, fille d’Armand, marquis de Lassai, et de Marie-Marthe Sibour.

  1. 18. De est écrit en interligne et d’une autre main.
  2. 19. Voyez tome IV, p. 395, note 2.