Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/331

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pressé de promettre un parlement libre pour le mois qui vient : on dit que c’est sa perte assurée. Son gendre, le prince de Danemark, et son autre fille, qui est encore une Tullie [1], et que j’appelle la demoiselle de Danemarck[2]sont allés trouver ce fléau de prince d’Orange. On dit que le petit prince[3] n’est point à Portsmouth, où l’on le croyoit assiégé : sa fuite fera un roman quelque jour. On ne doute pas que le roi son père ne s’enfuie aussi. Voilà donc apparemment le prince d’Orange maître et protecteur, et bientôt pis[4] à moins d’un miracle. Voilà ce qui se dit[5] à trois heures; peut-être que ce soir l’abbé Bigorre en saura davantage.




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    mylord chancelier d’expédier incessamment les lettres circulaires, et de les envoyer dans toutes les provinces pour convoquer le parlement à Westminster le 25 du mois prochain. » Gazette, p. 679.)

  1. 29. Voyez la lettre du 8 novembre précédent, p. 249 et la note 7. -Dans le texte de 1737 :«  une Julie. »
  2. 30. Allusion au vieux roman de l'Amadis. La demoiselle de Danemark, confidente de la belle Oriane, ne cessait de parcourir toutes les régions du monde, pour s’acquitter des messages que la princesse lui confiait pour Amadis. Mme de Sévigné compare à cette héroïne la princesse Anne Stuart, femme du prince Georges de Danemark, qui avait, ainsi que sa sœur, trahi la cause de Jacques II. Elle parvint au trône en 1702. (Note de l’édition de 1818.) Le prince Georges de Danemark, qui avait accompagné le Roi jusqu’à Andover, à quinze milles de Salisbury, s’était rendu de là auprès du prince d’Orange. Quant à la princesse, elle s’était retirée secrètement de Whitehall, dans la nuit du 5 au 6 voyez la Gazette, p. 677 et 680.
  3. 31. Jacques-François-Ẻdouard prince de Galles (le chevalier de Saint-Georges, mort en 1766), né le 20 juin de cette même année. (Note de Perrin, 1754- )
  4. 32. «  Et bientôt roi. » (Édition de 1737)
  5. 33. «  C’est là ce qui se dit. » (Édition de 1754)