Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/34

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1687 mon intention ; et les treize cents francs[1] tout de même, quand vous les aurez reçus, et ainsi de tout ce qui viendra ensuite. Cela me tient fort au cœur, car j’aime tendrement M. d’Harouys, et ne veux pas être ingrate des plaisirs qu’il m’a faits. Entrez un peu dans ce sentiment, je vous en prie, afin que vous m’y serviez avec plaisir. Je viens de recevoir votre lettre de change de deux mille six cents francs par M. de Hermeny : je trouve cette voie bonne et à bon marché, à demi pour cent. Cette lettre vous servira de reçu ; mettez-la dans le compte que vous me rendrez de la dernière année de la Jarie, 1686. Quand vous irez à Vannes, j’écrirai à mes amis ; mais mandez-moi à qui j’écrirai en votre absence à Nantes.

Adieu, Monsieur d’Herigoyen : songez à mes treize cents francs, jusqu’à un certain point, car je ne veux que faire peur de la prison, et si je puis, n’en point venir à cette extrémité. Je voudrais bien que nous pussions nous connoître ; je crois que vous m’en aimeriez davantage. Pour moi, j’ai par le récit de vos amis, et par votre vigilance, fort bonne opinion de vous. Ménagez, tant que vous pourrez, l’argent des frais et des procès-verbaux ; car c’est autant de rabattu sur le bien de la Jarie, qui est destiné pour me payer.

M. De Rabutin Chantal.

Excusez la différence du papier ; c’est une méprise[2].

  1. 3. Ici treize cents francs est écrit en toutes lettres ; six lignes plus loin il y a 2 600tt, et sept lignes après 1 300tt.
  2. 4. La lettre se compose de trois feuillets in-4o, dont le dernier est d’un format plus petit que les deux autres. La page six ne porte que ce post-scriptum