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Courtebonne[1] craignant qu'à son âge il ne soit pas assez éveillé. Le Roi le met dans Hesdin, le gouvernement de son fils ; et met à Calais Laubanie, bon officier et alerte. M. de Charost dit au Roi qu’il en étoit fort aise ; qu’il joindroit son zèle à celui de Laubanie, qu’il profiteroit des lumières que l’expérience pouvoit lui avoir données[2] et qu’ils s’uniroient pour le bien de son service. Le Roi a paru fort content de cette manière. M. de Charost retournera à Calais ce carême : en attendant, il va être chevalier, et ne s’opposera point à la proposition qu’on fera au chapitre, de M. de Grignan ; après quoi le Saint-Esprit volera droit à vous.
Je ne sais ce que sont devenus tous les mariages que je vous avois mandés. Celui de M. de Mirepoix devient sombre. La duchesse [3] dit « Je me suis épuisée, je ne saurois les nourrir, [4]ni les loger. On lui dit « Pourquoi vous épuisiez-vous ? » Mme de Mirepoix dit « Je les prends et les nourris ; » la petite enfant pleure ; enfin, je n’ai jamais vu épouser une poupée, ni un si sot mariage : n’étoit-ce pas aussi le plus honnête homme de France ? Ma chère enfant, ne comparez votre cœur avec nul autre : Dieu vous l’a donné parfait, remerciez-l’en ; vos humeurs étoient une vapeur, un brouillard sur le soleil; mais celles des autres sont gâtées dans le fond et dans leurs principes : ainsi vous ne servirez jamais d’excuse. Adieu, aimable et chère fille : n’écrivez point de si grandes lettres, cela vous tue, et je n’y consentirai jamais.
- ↑ 17 Voyez la lettre précédente, p. 440
- ↑ 18. A celui de Laubanie, des lumières et de l’expérience duquel il seroit ravi de profiter, (Édition de 1754.)
- ↑ 20. La duchesse de la Fertê.
- ↑ 19. Tout cet alinéa manque dans l’impression de 1737, qui n’a plus que la dernière phrase : « Adieu, etc., » laquelle ne se trouve pas dans l’édition de 1754.