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Mme de la Fayette, qui ne dort point, qui est dans une mauvaise veine de santé, vous fait mille amitiés. M. de Tréville assure votre esprit et votre visage de son admiration particulière. Mme de Lavardin met au premier degré de toutes ses louanges, la force héroïque que vous eûtes de partir, en même temps que votre fils pour Philisbourg : enfin, ma chère enfant, votre modestie auroit eu beaucoup à souffrir.

M. de la Vieuville16. Charles, duc de la Vieuville (gouverneur de Poitou, ci-devant chevalier d’honneur de la Reine), mort le 2 février 1689 (à l’âge de soixante-treize ans voyez la Gazette du 5 février), fut nommé, le 28 février 1686, gouverneur de Philippe, duc de Chartres, depuis duc d’Orléans et régent du royaume. Il avait succédé à Godefroi, comte d’Estrades, maréchal de France, qui après avoir été fait gouverneur de ce prince en 1685, mourut le 26 février 1686; en sorte que M. le duc de Chartres perdit deux de ses gouverneurs en moins de quatre ans. (Note de Perrin.) Voyez tome VII, p. 500, et note 2. est mort : il a rompu le premier le nombre des chevaliers. Benserade dit qu’on ne sauroit élever des gouverneurs à M. de Chartres.

Vendredi, à deux heures après midi.

Dans ce moment, ma chère fille, je vois entrer Poirier dans ma chambre, qui m’apporte votre cordon bleu. Voilà le billet que le chevalier m’écrit, et qui vous fera voir que ces Messieurs ne s’ennuient pas à Versailles ; que le chevalier est ravi et transporté d’Esther, et qu’il juge à propos de vous envoyer votre cordon par la poste, comme on fera pour M. de Monaco. Je m’en vais de ce pas chez M. Orceau[1] lui recommander ma petite boîte. Monsieur le chevalier a bien fait son devoir à Versailles, et je m’en vais faire le mien, qui ne me laisse que la gloire de vous dire que je n’ai pas nui à vous faire rece-

  1. 17. Voyez la lettre suivante, p. 457.