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heurtiez tant soit peu à cette porte, v ous trouveriez bien- tôt83 qui vous répondroit. Ne dites point de mal de vos lettres il y a du tour et de l’esprit partout. Je vous embrasse mille fois.

II 44- DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CORBIWELLI AU PRÉSIDENT DE MOTTLCEAU.

Mercredi ae mars 1689.

DE MADAME DE SÉVIGNÉ.

Que de choses à dire, Monsieur! quel endroit dans l’histoire du Roi que la manière dont il a reçu le roi d’Angleterre les présents dont il l’a accablé en partant pour aller en Irlande, des vaisseaux à Brest, où il est présentement1, des frégates, des troupes, des officiers, et le comte d’Avaux pour ambassadeur extraordinaire et pour conseil, et pour avoir soin des troupes et de l’argent deux millions en partant, et dans la suite tout ce qu’il demandera! Mais après ces grandes choses, il lui a donné ses armes, son casque, sa cuirasse, qui lui- porteront bonheur. Il a donné de quoi armer dix ou douze mille hommes. Mais pour les petites choses et les commodités, elles sont en abondance; des chaises de poste faites en perfection, des calèches, des attelages, des chevaux de main, des services d’or et d’argent, des toilettes, du linge, des lits de camp, des épées riches, des épées de service, des pistolets, et enfin de tout ce qui peut s’imaginer; et en lui disant adieu et en l’embrassant, il lui a dit « Vous ne sauriez dire que je ne sois touché 33. cr Vous trouveriez bien. » {Édition de 1754.)

LETTRE ïi44.: 1. Le roi d’Angleterre arriva à Brest le 5 mars. Voyez la Gazette du 19.