Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/511

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il est tous les jours prié, je ne le reconnoitrois plus; je suis contrainte de le souhaiter au faubourg Saint-Germain, afin de reprendre le commerce que nous avons depuis plus de trente ans. N’est-il pas vrai, Monsieur, qu’il n’y a point de jalousie qui puisse trouver à mordre sur cette conduite ? la vôtre en sera fort contente. M. de la Trousse a pris du lait tout l’hiver il est bien mieux; on croit qu’il commandera un corps séparé dans le Poitou[1] Il y a trois cent mille hommes sur pied, cinq ou six armées; mais personne n’est encore précisément assuré de son poste celui de ma fille est en Provence, le mien cet été sera en Bretagne.

Le petit marquis a une belle compagnie dans le régiment de son oncle et partout, Monsieur, je conserverai pour vous une véritable estime, accompagnée d’une amitié qui devroit faire trembler les jaloux.

DE CORBINELLI.

JE demeure à l’hôtel de Carnavalet, rien au monde que pour me venger de vous; mais ce qui vous surprendra, est que je ne la vois plus depuis que je demeure avec elle j’espère que vous "n’en croyez rien, parce que c’est une chose incroyable, et que vous mettrez ce point sous le titre d’une méchante finesse. Pour les nouvelles publiques, elles sont grandes et dignes de votre attention; mais comme je m’accoutume imputer à Dieu tous les événements, je l’admire uniquement en toutes choses, et ne regarde que lui. Adieu, mon ami je suis tout à vous, jaloux ou tranquille, n’importe. 1689

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  1. 4- La Trousse était, comme nous l’avons dit, un des lieutenants généraux du maréchal de Lorges, qui commandait en Guienne.