Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/543

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de m’emmener ; j’ai mille affaires au Buron, c’est-à-dire ̃à Nantes : il faut que je fasse encore ce voyage ; je ne saurois mieux prendre mon temps ; après cela nous verrons ce qu’il plaira à Dieu de faire de moi, et quand il voudra me redonner à vous. Je crois que nous partirons à Pâques tout juste. Le P. Gaillard a prêché ce matin très-parfaitement la Samaritaine[1] c’est le Bourdaloue de cette année.

1153. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, ce lundi 21è mars.

JE vous assure, ma fille, que Monsieur de Beauvais[2], qui étoit ici l’autre jour, parut à Monsieur le chevalier et à moi un vrai parent et ami des Grignans, regrettant et louant feu Monsieur l’Archevêque, et forçant enfin Monsieur le chevalier de lui dire avec sincérité que Monsieur le Coadjuteur n’ayant point ce cordon, il étoit ravi qu’il l’eût[3] Le P. de la Chaise lui vint dire, de la part du Roi, que Sa Majesté le lui donnoit[4], et qu’il le prendroit à la Pentecôte. [5]Vous voyez que ce cordon étoit bien destiné.

  1. 7. L’évangile de la Samaritaine (saint Jean, chapitre IV) est celui du vendredi de la troisième semaine de carême, qui tombait en 1689, au 18 mars.-— Ce ne fut pas au sermon du P. Gaillard que Mme de Sévigné assista : voyez le dernier alinéa de la lettre du 28 mars, p. 558 et 559.
  2. LETTRE 1153.-— 1. Voyez ci-dessus, p. 529, note 21.
  3. 2. « …que puisque Monsieur le Coadjuteur n’avoit pas ce cordon, il étoit ravi que ce fût lui. » (Édition de 1754.)
  4. 3. « Le P. de la Chaise vint dire à Monsieur de Beauvais, de la part du Roi, que Sa Majesté lui donnoit le cordon de feu Monsieur d’Arles. » (Ibidem.)
  5. 4. Voyez le Journal de Dangeau, au 20 mars 1689.