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1685
anciens services, vous pourrez obtenir quelque chose; Voilà ce que je vois dans l’avenir, soit par inspiration, soit par quelques lumières fondées sur les expériences. Je dînai hier chez le lieutenant civil(6), avec M. de Marillac (7), qui me demanda tout bas de vos nouvelles ; je lui répondis, du même ton, que vous seriez bientôt ici, et, nous nous en communiquâmes nos joies en catimini, parce que comme vous savez, non erat hic locus (8).
DE MADAME DE SÉVIGNÉ.
JE prie Dieu, mon cher cousin, que ces moments heureux que vous prédit notre ami, arrivent ; ils le seront pour moi infiniment. Quand vous serez ici en éplu-
6. Jean le Camus, frère puîné du cardinal et du premier président de la cour des aides (voyez tome II, p. 132, note 16). Il était lieutenant civil depuis le 4 septembre 1684, et fut l’un des magistrats les plus estimés de son temps. Il avait épousé Marie-Catherine du Jardin, et mourut le 28 juillet 1710, à l’âge de soixante-treize ans. « C’étoit, dit Saint-Simon (tome VIII, p.415), la plus belle représentation du monde de magistrat; il étoit bon aussi, et honnête homme, obligeant, et avoit beaucoup d’amis ; mais il étoit glorieux à un point qu’on en rioit et qu’on en avoit pitié. Quand il disoit : " Mon frère le cardinal, » il se rengorgeoit que c’étoit un plaisir. »
7. René de Marillac, seigneur d’Ollainville, d’Attichy et de la Ferté-sur-Peron, fils de Michel de Marillac et de Jeanne Potier. Né en 1638, il fut successivement conseiller au parlement, avocat général du grand conseil, intendant en Poitou, maître des requêtes, conseiller d’État en 1682, intendant de Rouen du 4 mai 1684 au 5 septembre 1686. Il mourut le 14 septembre 1719, doyen du conseil. II avait épousé en 1664 Marie Bochart, fille de François, seigneur de Sarron, intendant de Lyon, et de Marie Lhuillier. Sa femme lui survécut trois ans. Marillac, dit Saint-Simon (tome XVII, p. 279), fut le dernier de cette famille, assez récemment sortie d’un avocat, que l’élévation et les malheurs du garde des sceaux et du maréchal de Marillac, frères, avoient fort décorée. »
8.« Ce n’était pas là le lien." Dans l'Art poétique d’Horace (vers 19) il y a : Sed nunc non erat his locus.
