Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/82

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honnête homme, très-fidèle et très-intelligent ; c'est moi qui l’ai donné à mon fils ; je ne pouvois lui faire un meilleur présent. Ils seront bien fâchés, quand ils sauront tous mes malheurs et les vôtres. J’attends votre réponse sur l’attournance[1] de ces six mille livres que la Montagne vous conseille de me faire retourner par la Jarie. Je lui ai écrit avec douceur, afin de l’y obliger. Vous me direz votre pensée ; vous direz aussi vos raisons à M. de Trévaly et à M. Revol, comme vous me les dites, pour ne pas renouveler mon bail ; vous verrez avec eux ce qui se pourra faire. Ce que vous m’offrez pour trouver un autre fermier est fort honnête : je vous prierai de vous en souvenir, si nous sommes obligés de nous séparer. Je serois fort aise aussi que vous voulussiez bien, comme vous me le dites, continuer à prendre soin de me faire payer de la Jarie : il n’y a que vous qui soyez capable d’en venir à bout. Il faudra pourtant tâcher de pousser le rachat, et voir ce que nous ferons pour tout le reste, car je ne puis pas demeurer en l’état où je suis. Vous avez le compte de 1680 ; voyez si vous y pourrez trouver quelque éclaircissement pour renvoyer la saisie de ce marchand sur la Jarie. Je viens de voir le procompte de 1680 ; vous en avez la copie. Voilà l’endroit qui, je crois, vous peut servir.

Adieu, Monsieur d’Herigoyen : mandez-moi si nous pourrons nous débarrasser de cette saisie, que je soupçonne la Jarie d’avoir fait faire pour nous empêcher de toucher cet argent ; cela seroit bien horrible. Mandez m’en votre sentiment.

M. DE RABUTIN CHANTAL.

  1. 3. Cession. Voyez la lettre du 20 août suivant, p. 87.