mine. Mon fils en est bien fatigué : il n’a pas le temps de vous écrire ; il vous fait mille sortes d’amitiés de tous vos souvenirs[1]. Ne changez point votre adresse, j’ai donné ordre qu’on m’apporte ici vos lettres. Je ne quitte point de vue ma chère Comtesse, ni son château, ni tous ses habitants ; faites-leur bien tous mes compliments, à chacun selon l’amitié qu’il à pour moi : vous saurez varier les phrases ; mais je vous conjure d’embrasser ma chère Pauline ; je lui attire souvent de ces sortes de grâces ; aimez-la sur ma parole. Je suis toute à vous[2], mon aimable enfant : voilà un compliment où il n’y a point d’exagération, non plus qu’à tout ce que je pourrois vous dire de ma tendresse. Vous me rendez trop savante sur ce sujet, pour croire que de certaines gens en aiment d’autres, quand je vois des effets qui ressemblent à la haine. J’ai parlé confidemment à Mme de Marbeuf de ce mémoire[3] ; elle ne laisse pas de trouver le parti fort bon ; elle a raison.
1199. -- DE MADAME DE SÉVIGNÉ
A MADAME DE GRIGNAN.
A Rennes, ce dimanche 24è juillet.
ON nous disoit ici que le pape étoit mort[4], et que M. de Lavardin ne faisoit que changer de chemise, et s’en retournoit : mais l’abbé Bigorre ne souffre pas cette nou-
- ↑ Ce membre de phrase n’est pas dans l’édition de 1387, qui donne seule la phrase suivante.
- ↑ 27. « Tout à vous. » (Édition de 1754.)
- ↑ 28. Voyez la lettre du 17 juillet précédent, p. 119. Ce petit alinéa qui termine la lettre ne se lit que dans l’édition de 1754.
- ↑ LETTRE 1199. I.Le pape Innocent XI ne mourut que le 12 août. Voyez plus loin, p. 160 et la note 19.