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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/171

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plus ces bons gouverneurs. J’envoie et j’enverrai un peu d’argent à Paris ; cette retraite des Rochers est mon Comtat[1], et cette justice fera ma joie. J’aurai en perspective de vous retrouver l’année qui vient à Paris : c’est là mon espérance ; et il en sera tout ce qu’il plaira à Dieu ; car je suis désabusée dés projets des hommes. Je suis très-persuadée que M.-de Chaulnes, en parlant de la Bretagne au Roi, proposera mon fils pour la députation, et je ne crois pas qu’on le refuse : je sais qu’il souhaite de nous faire ce plaisir, il aime à surprendre agréablement ; Mme de Chaulnes en a autant d’envie que moi. Je vous conterai quelque jour de quelle manière honnête et tendre elle m’a toujours traitée : voilà qui est fini, et je suis bien heureuse[2] d’aimer les Rochers, et ceux qui en sont les maîtres, et la vie qu’on y mène. Me revoilà[3] dans mon état naturel, dont je ne sortirai que pour vous.

J’avois donné[4] à M. de Chaulnes votre réponse ; il nous la montra ; elle est fort jolie, et je ne comprends pas qu’une personne qui me loue de répondre si bien à des bagatelles, puisse croire que sa réponse à celles de ce duc puisse être triste et fade : vous ne sauriez en juger ainsi, puisqu’on ne peut pas répondre d’une autre manière à ces sortes de choses, et que vous le faites avec toute la vivacité imaginable[5]. Revel étoit bien étonné de ce style.

  1. 16. « Cette retraite des Rochers, c’est mon Comtat. » (Édition dé 1754.)
  2. 17. « …..autant d’envie que moi. Ainsi finit, ma chère enfant, notre société et notre commerce avec ces bons gouverneurs. Je suis bienheureuse, etc. » (Édition de 1737.)
  3. 18. « Je me retrouve. » (Édition de 1754.)
  4. 19. « J’avois remis.  » (Ibidem.)
  5. 20. « que sa réponse à celles de ce duc doive être triste et fade ; je vous dis que vous n’en sauriez juger ainsi, puisque vous traitez ces sortes de choses de la seule manière qui convient, et avec toute la vivacité imaginable. » (Ibidem.)