Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/190

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1689

̃là ! » Nous revînmes le 15è à Rennes ; il en partit le 18è en chaise, il fut le dimanche 21è à Versailles :le Roi le fit venir tout poudreux, et lui parla une demi-heure dans son cabinet. Dieu sait comme tous les courtisans l’embrassèrent22. Il est parti[1]23 samedi 27è ; il va par votre beau Rhône ; avec une bonne lunette vous le verriez[2]. Les cardinaux le joindront à Lyon : il y a vingt-huit galères à Toulon pour les porter jusqu’à Livourne ; Coulanges est du voyage[3]. Vous avez bien fait d’écrire à ces bons gouverneurs : je suis ravie que vous les ménagiez, je vous en remercie[4] ; c’est ainsi que je paye toutes leurs amitiés. Ils vouloient m’emmener à toute force : Mme de Chaulnes m’en prioit d’une manière à m’embarrasser; mais Chaulnes n’est pas comme les Rochers, d’où je donne ordre à bien des affaires ; de plus, elle y sera peu : il faudra bien qu’elle jouisse du plaisir d’être très-bien reçue à Versailles. Le Roi, les ministres[5] <re27. L’édition de 1784 ajoute ici : « eet même Monsieur de Reims : un homme qui va à Rome ne lui est plus indifférent. » Ce n’est sans doute qu’un déplacement, une phrase de la lettre précédente (voyez p. 177 et la note 9}, portée ici avec un de ces changements de rédaction familiers à Perrin. </ref> voient agréablement la femme d’un homme qui négocie la plus importante affaire qu’on puisse avoir, et qui n’est plus jeune, et qui court comme il y a vingt-trois ans[6]. On fait un bon personnage à Versailles dans

  1. 23. « IL partit. » (Édition de 1754.)
  2. 24. «  » Vous le verriez avec une bonne lunette. (Ibidem.)
  3. 25. C’est à cette circonstance que l’on doit la relation que Coulanges a laissée des conclaves de 1689 et de 1691. Coulanges partit avec le duc de Chaulnes, le 27 août 1689.(Note de l’édition de 1818.) Cette relation a été publiée par M. Monmerqué, en 1820, sous le titre de Mémoires de Coulanges.
  4. 26. « Et je vous en remercie. » (Édition de 1754.)
  5. 27. «  Le Roi et les ministres. » (Ibidem.)
  6. 28. Voyez la note 1 de la lettre du 17 août précédent, p. 161.