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ministre, et repasse si bien sur tout ce qu’a dit Mme de Chaulnes, qu’on peut tout espérer de sa chaleur et des bons tons qu’il a pour ce qu’il entreprend. Mme de Chaulnes lui a laissé le soin de cette affaire,’ car elle n’est pas toujours à Versailles. Mme de la Fayette fait des merveilles; M. le duc de Chaulnes a écrit au maréchal d’Estrées, qui ne demande pas mieux qu’à nous faire plaisir voilà où nous en sommes. Pour moi, je crois que M. de Coetlogon l’emportera par les raisons que je vous dis l’autre jour [1]. Il y a encore M. de Lannion[2] et M. de Château-Regnault[3]. Nous regardons tout ce dénouement d’un œil et d’un cœur tranquille. Je vous remercie d’avoir empêché Monsieur le chevalier d’écrire à M. de Cavoie[4] pour cette affaire : cela seroit mal.

Mon fils a ri à pâmer de votre Madame. Il y a un certain visage long à Rennes[5]. Il veut savoir d’où cela lui vient, il est allé à Rennes voir le maréchal d’Estrées. Vous demandez, ma fille, ce que nous avons fait de vos trente vaisseaux : hélas! ce qu’on en fait toujours. On fut  ravi de les recevoir à Brest; c’étoit la plus grande affaire du monde : ils sont tous sortis ensemble, ils ont croisé jusques à l’île d’Ouessant, et puis sont revenus à Belle-Isle, et puis à Brest, et voilà tout[6]. Vous voyez bien que cette personne qui dit qu’il n’y a jamais rien eu de dé
  1. 7 Voyez la lettre du 28 septembre précédent, p. 232 et 233.
  2. 8 Voyez tome II, p. 338, note 2.
  3. 9. Peut-être l’ainê des neveux du maréchal, Albert-François Rousselet, marquis de Château-Regnault, colonel du régiment de Cambresis et inspecteur général de L’infanterie en Provence, mort sans alliance à Casal au mois de septembre 1693.
  4. 10. Beau-frère de M. de Coetlogon. (Note de Perrin.)
  5. 11. « il a ouï parler d'un visage long à Rennes. » (Edition de 1754.)
  6. 12. « Après quoi ils sont revenus à Belle-Isle, puis Brest, et voilà tout. » (Ibidem.)