gagé il y a longtemps, et il l’a dit à tous ceux qui pensoient à la députatkfn il faut laisser nos espérances jusqu’aux états prochains; ce n’est pas de quoi il est question présentement. Il est question, ma belle, qu’il ne faut point que vous passiez l’hiver en Bretagne, à quelque prix que ce soit vous êtes vieille, les Rochers sont pleins de bols, les catarrhes et les fluxions vous accableront; vous vous ennuierez, votre esprit deviendra triste et baissera : tout cela est sûr, et les choses du monde ne sont rien en comparaison de tout ce que je vous dis. Ne me parlez point d’argent ni de dettes ; je vous ferme la bouche sur tout. M. de Sévigné vous donne son équipage :; vous venez à Malicorne, vous y trouvez les chevaux et la calèche de M. de Chaulues : vous voilà à Paris ; vous allez descendre à l’hôtel de Chaulnes ; votre maison n’est pas prête, vous n’avez point de chevaux, c’est en attendant ; à votre loisir, vous vous remettez chez vous. Venons au fait : vous payez une pension à M. de Sévigné, vous avez ici un ménage :mettez le tout ensemble, cela fait de l’argent ; car votre louage de maison va toujours ; vous direz : « Mais je dois, et je payerai avec le temps. » Comptez que vous trouvez ici mille écus dont vous payez ce qui vous presse ; qu’on vous les prête sans intérêt, et que vous les rembourserez petit à petit comme vous voudrez. Ne demandez point d’où ils viennent, ni de qui c’est1[1] :on ne vous le dira pas; mais ce sont gens qui sont bien assurés qu’ils ne les perdront pas. Point de raisonnements là-dessus, point de paroles, ni de lettres perdues ; il faut venir : tout ce que vous m’écrirez,
- ↑ LETTRE 1223. I.-- C’était Mme de Chaulnes qui les voulait prêter à Mme de Sévigné. Voyez la lettre du 23 octobre suivant, p. 272. Néanmoins, à sa mort, Mme de Sévigné devait dix mille francs aux héritiers de Mme de la Fayette. Voyez la lettre de Charles de Sévigné à Mme de Grignan du 27 septembre 1696.