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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/253

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chesses, c’est mettre la vertu au premier rang : j’ai cru que vous seriez bien aise de savoir ce détail d’une famille que vous aimez. Je mandois aussi à Mme de Mouci qu’il falloit écrire au Roi, au parlement, à la France, à tous les plaideurs, pour se réjouir de voir un tel homme dans une telle place. Je suis assurée que ma lettre ne lui a pas déplu ; mais on voit clairement qu’elle n’y veut pas répondre, et qu’elle ne se permet pas le moindre badinage : Dieu la bénisse et la conduise! puisqu’elle veut être en paradis dès ce monde, elle n’est plus d’avec nous, elle est bienheureuse.

On me mande que le marquis d’UxelIes a été fort bien reçu à la cour[1], que cette cour est à Fontainebleau, et que M. le duc de Bourgogne et son gouverneur[2]ont la fièvre tierce : vous savez tout cela, ma chère Comtesse. Si j’avois reçu votre lettre, j’y répondrois, et ne m’amuserois pas ainsi à battre ridiculement la campagne. S’il m’étoit venu une Mme de Monlbrun[3], je vous ferois des volumes infinis ; mais tout est si uni ici, que la matière manque. Je crois que les états ne commenceront. que le 25è à Rennes[4] Je ne sais pas encore précisément le temps que le parlement y reviendra. [5] On a fait des créations

  1. 9. A Paris on fit des chansons sur le marquis d’Uxelles ; mais il fut bien reçu à la cour. Il se rendit à Meudon le 28 septembre, chez Louvois, et il eut ordre d’aller à Marly le lendemain. Voici ce qu’en dit Dangeau, au 29 septembre : « M. le marquis d’Uxelles est venu à Marly le Roi l’a fait entrer chez Mme de Maintenon, où il lui a fait rendre compte du siège de Mayence ; il paroit que le Roi est content du compte qu’il lui a rendu. » Le Roi savait que ce n’était pas la faute du marquis si Mayence avait manqué .de munitions. (Note de l’édition de 1818.)
  2. 10. Le duc de Beauvilliers.
  3. 11. Voyez la lettre du 2 octobre précédent, p.237 et 238.
  4. 12. ne seront que le 25è à Rennes (Édition de 1754.)
  5. 13. Je ne sais pas encore en quel temps le parlement y reviendra. (Édition de 1737.)