Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/303

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Mme de Chaulnes à M. de Croissi ; et M. de Cavoie a fait le reste ; et cet ambassadeur[1] est heureux que tout le dégoût qu’il auroit peut-être pu avoir là-dessus[2], soit caché et confondu dans son absence, et nous a fait en ce pays le même effet[3]; car tout le monde à Rennes regarde mon fils comme le député que désiroit de faire M. le duc de Chaulnes[4] et M. de Coetlogon comme celui qu’a fait son voyage de Rome : ainsi nous n’avons aucun sujet de nous plaindre, nous en sommes bien éloignés aussi. Et pour moi[5], je vous avoue que je ne reconnois plus Monsieur le chevalier, ni vous autres[6] Messieurs les grands seigneurs, ni Messieurs les gouverneurs de province, de trouver que c’est une belle chose d’avoir ôté au gouverneur de Bretagne le beau droit[7] de nommer les députés sans aucune dépendance, et que M. de Chaulnes[8] faisoit le roi vraiment, il auroit eu grand tort de ne le pas faire, puisque tous les autres l’avoient fait. Depuis notre mariage de la duchesse Anne avec Charles VIII, cette belle et grande province avoit bien d’autres prérogatives. M. de Chaulnes a suivi quinze ou

  1. 14. «  Et M; de Cavoie a fait ce que vous savez. L’ambassadeur, etc. » (Édition de 1754.)
  2. 15. « Qu’il auroit pu avoir là-dessus. » (Ibidem.)
  3. 16. « Et nous ait fait en ce pays le même honneur. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  4. 17. « Comme le député que désiroit de faire M. de Chaulnes. » (Édition de 1737.) « Comme le député que vouloit faire M. de Chaulnes. » (Édition de 1754.)
  5. 18. Ces trois mots « Et pour moi, » ne sont pas dans l’édition de 1754.
  6. 19. «  » Je vous avoue que je ne connois plus Monsieur le chevalier, ni vous, ni vous autres, Messieurs les grands seigneurs, Messieurs, etc. » (Édition de 1737.) « Je vous avoue que je ne connois plus ni Monsieur le chevalier, ni vous, ni vous autres, etc. » (Édition de 1754) Voyez ci-dessus, p. 261 note 4.
  7. 20. « Le droit. » (Édition de 1737.)
  8. 21. « Et de dire que M. de Chaulnes, etc. » (Édition de 1754.)