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1689 j 1
notre pauvre Livry à donner; je le souhaite à l’abbé *9 Pelletier8.
J’ai reçu une grande lettre de mon nouvel ami Guébriac, Ioup-garonis> je vous l’aurois envoyée, parce que son style est naturel et assez aimable, sans qu’il me loue trop de bonne foi, ma modestie ne l’a pu souffrir1’. Il est si étonné d’avoir trouvé une femme qui a quelques qualités, quelques principes, et qui a eu dans sa jeunesse quelques agréments, qu’il semble qu’il ait passé toute sa vie" toujours agitée de passions dans un coupe-gorge où il n’y avoit ni foi ni loi, et où l’amour régnoit, seul, dénué de toute sorte de vertus" cela nous fait dire des choses plaisantes. Il me prie de lui donner ma protection auprès de vous, pour vous supplier, en M. Descartes, de le vouloir véritablement instruire de cette Cour d’amouriu 9. Voyez tome VIII, p. 557, note 27.
10. Voyez la lettre du 28 septembre précédent, p. 233 et a34. 11. s Parce que son style, qui est naturel, seroit assez aimable, sans qu’il nie loue trop de bonne foi, ma modestie n’a pu s’en accommoder. » (Édition de 1754.) ̃
la. t Qu’il ait passé une vie. » (Ibidem.)
13. « De toutes sortes de vertus. » (Ibidem.)
14. La cour d’amour n’étoit autre chose qu’une société de gens d’esprit des deux sexes qui s’éîoit formée en Provence vers la fin du onzième siècle. Ils se communiquoient leurs ouvrages, et ils s’entretenoient sur différentes matières, où l’amour avoit toujours part. Les brouilleries et les jalousies des amants étoient l’objet le plus ordinaire de leurs jugements; on y faisoit décider les disputes que les tensons faisoient maître sur ce sujet. Les tensons étoient une sorte de poésie que les troubadours ou trouvères avoient mise en crédit, et où ils traitoient des questions curieuses sur l’amour et sur les amants. Martial d’Auvergne donna dans la suite un recueil de pareils jugements, intitulé Arresta amorum, et sur lesquels Benoit le Court, fameux jurisconsulte, fit paroître, en i533, un savant commentaire en latin. (Note de Perr’m.) Nostradaînus, l’ancien historien des troubadours, nous a laissé des notions teès-imparfaites sur les cours d’amour. Elles ne doivent pas être confondues avec le parlement d’amour dont Martial d’Auvergne nous a fait connaître quelques