sible à ce moment de l’assemblée, dont la prérogative d’un archevêché sur l’autre fait la différence dans cette seule occasion[1]. Je vous avoue enfin que c’est là mon sentiment, et que je croyois que par noblesse même et par hauteur, ce seroit celui de Monsieur le chevalier ; je me suis trompée ; mais quelque estime que j’aie de son bon esprit, je ne changerai pas. Je loue d’ailleurs Monsieur l’Archevêque d’avoir le courage d’achever son bâtiment, et je l’admire d’avoir obtenu quatre cents écus de Monsieur de Carcassonne[2].
Votre belle-sœur me prie de vous dire qu’elle se trouve trop heureuse d’avoir su vous plaire, comme elle a fait, en suivant son inclination dans une chose qu’elle a faite avec tant de plaisir et si peu de peine[3]. Vous augmentez bien par votre approbation la joie qu’elle a eue de faire ce qu’elle appelle son devoir. Elle n’a point senti l’absence de son mari : il étoit si près d’elle, elle avoit si souvent de ses nouvelles, elle savoit si bien qu’elle l’auroit bientôt, que nul chagrin n’a troublé la belle action qu’elle a faite. Vous parlez sur tout cela, ma fille, avec une amitié si naturelle que toute ma tendresse en est renouvelée[4]12. Voilà donc votre Comtat rendu. Je voudrois que votre
- ↑ 9. L’archevêque d’Aïx est le premier procureur du pays né, et en cette qualité président de l’assemblée. Les deux évêques députés du clergé de la province (et élus par l'assemblée voyez tome VI, p. 122, note 14) ont séance après lui en qualité de procureurs du pays joints. » (Extrait d’un mémoire de l’intendant de Provence Lebret, 1698, publié dans la Correspondance administrative sous Louis XIV, tome I, p. 322.)
- ↑ 10. Voyez la lettre du 9 novembre précédent, p. 303.
- ↑ 11. Voyez la lettre de la jeune marquise de Sévigné du 26 octobre précédent, p. 282 et 283. Les derniers mots de la phrase : « dans une chose, etc., » manquent dans l’édition de 1754.
- ↑ . « Avec une amitié si naturelle et si tendre que toute la mienne en est renouvelée. » (Édition de 1754.)