Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/333

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


chose cela est bientôt fait ; dans toutes ces histoires, cela va si vite, et tous plus jeunes que moi : ne parlons point de cela, ma chère enfant, il ne faut qu’y penser [1] . Mon fils vous fait mille amitiés, et sa chère épouse[2] et Mme de Marbeuf ; et l’abbé Charrier mille compliments. Je suis bien obligée à cet abbé :il se charge de toutes mes affaires de basse Bretagne, qui ne sont pas petites, et que je ne pourrois point faire de Paris ; et après tout cela, ma fille, je ne demande que la sensible joie de vous revoir et de vous embrasser de tout mon cœur.

1238. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, dimanche 2e novembre.

JE n’ai point reçu votre lettre, ma chère fille ; j’en ai toujours du chagrin sans en avoir d’inquiétude ; je m’accoutume aux manières de la poste. Je suis bien de l’avis de M. Courtin[3], votre présence seroit très-nécessaire à la cour pour votre fils : rien n’est si vrai, et c’est une des raisons qui fait murmurer contre l’impossibilité ; c’est la cause de tous les dérangements et de tous les abîmes. Vous souvenez-vous quand nous disions quelquefois : il n’y a rien qui ruine comme de n’avoir point d’argent ? nous nous entendions bien. Mais ce petit co-

    Mme du Janet ; mais voyez la fin de la lettre du 18 décembre suivant, p. 360.

  1. ̃32. « C’est bien assez d’y penser; » (Édition de 1754.)
  2. 33. « Et sa chère femme. » (Ibidem.)
  3. LETTRE 1238 (revue en partie sur une ancienne copie).1. Honoré Courtin, mort le 27 décembre 1703 : voyez tome VI, p. 201, note 45 et son portrait par Saint-Simon, dans notre tome IV, p. 458, note 21.