nous en sentons la beauté. Mon ami Guébriac tomba ̃ l’autre jour sur l’endroit de la Montbrun[1] il en fut bien étonné : c’étoit une peinture bien vive et bien plaisante. Enfin, ma fille, c’est un bonheur que mes lettres vous plaisent ; sans cela, ce seroit un ennui souvent réitéré. M. de Grignan ne vint point[2] à mon secours dans celle où je parlois du beau chef-d’œuvre d’avoir ôté la nomination de la députation[3] au gouverneur de Bretagne, à ce bon faiseur de pape. Je suis assurée que Monsieur le chevalier n’a pu s’empêcher[4]de trouver intérieurement que je disois vrai :le sang qui roule si chaudement dans ses veines[5], ne sauroit être glacé pour l’intérêt des grands seigneurs et des gouverneurs de province[6]. Je veux espérer aussi qu’il sera revenu dans mon sentiment sur l’orgueil mal placé de Monsieur l' archevêché d’ Arles; car ce n’est pas Monsieur l’ Archevêque[7] mais je me flatte peut-être vainement de tous ces retours : j’aimerois pourtant cette naïveté ; si elle étoit jointe à tant d’autres bonnes choses, et que ce fût en ma faveur, j’en serois toute glorieuse. Parlons de sa goutte et de sa fièvre : il me paroît que cela devient alternatif, sa goutte en fièvre, ou sa fièvre en goutte, il peut choisir; et je crois que c’est, comme vous dites, celle qu’il a qui paroît la plus fâcheuse; enfin c’est un grand malheur qu’un tel homme soit sur le côté.
- ↑ 6. Voyez la lettre du 2 octobre précédent, p. 287 et 238.
- ↑ 7. « Ne vint donc point. » (Édition de 1754.)
- ↑ 8. « La nomination des députés. » (Ibidem.) Voyez la lettre du 6 novembre précédent, p. 296 et suivantes.
- ↑ 9. « Que Monsieur le chevalier et vous-même n’avez pu vous empêcher. » (Édition de 1754.)
- ↑ 10. « Dans les veines du chevalier. » (Ibidem.)
- ↑ 11. Tout ce qui suit, jusqu’à la fin de l’alinéa, manque dans le texte de 1737.
- ↑ l2. Comparez la lettre du 6 avril précédent, p. 8.